Sur la base des
analyses formulées par son Institut d'étude des accidents de la route sur la période janvier-juillet 2011, l'association des usagers de la route « 40 millions d'automobilistes » propose le
plan d'actions « sauver 1000 vies » composé de six actions nationales.
L'Institut d'étude des accidents de la route a analysé les circonstances des accidents de la route sur la
période janvier-juillet 2011.
Sur cette période de sept mois, l'Institut a étudié les circonstances d'accidents de la route ayant provoqués
2 274 tués. Sur les 2 274 victimes de la route, 1 707 étaient le conducteur ou le passager du véhicule responsable de l'accident, soit 75% des victimes de la route. Si l'on écarte de l'étude statistique réalisée les piétons et les cyclistes victimes de la route, le taux passe à 87.5 %.
L'usager du véhicule et ses proches sont très majoritairement les premières victimes de leur imprudence.Le plan d'actions national de « 40 millions d'automobilistes » ambitionne d'aller plus loin que les 39 nouvelles mesures du dernier rapport parlementaire sur la Sécurité
Routière.
Louis Derboulle, Président de « 40 millions d'automobilistes », explique:
« Depuis 1994, la FIA a fait d'énormes efforts pour sécuriser les circuits mais également les voitures de course. Si les constructeurs en ont tiré les conséquences pour nos voitures de tous les jours, les pouvoirs publics n'ont pas su faire les mêmes efforts, en dehors des autoroutes concédées. Il est regrettable de constater que ce sont encore plus de 1500 personnes qui se tuent sur nos routes de France dans un accident contre un obstacle latéral. L'amélioration des infrastructures routières et la formation sont assurément les principaux leviers pour sauver des vies, contrairement au tout répressif encore érigé en dogme par certains ».Le plan d'actions national de « 40 millions d'automobilistes »:
1. Agir contre la somnolence et l'inattention au volant : Constat de l'institut : 37,7 % des personnes tuées (soit 857 à fin juillet) le sont en ligne droite dans le contexte d'une modification inexpliquée de trajectoire.
La somnolence ne se limite pas aux autoroutes et aux longs trajets. Nos sondages qualitatifs démontrent qu'une très grande majorité des
conducteurs ont déjà frôlé l'accident pour une cause de somnolence à un moment ou un autre.
Recommandations : Développer des campagnes massives de sensibilisation et d'information en direction du grand public,
Inciter les constructeurs d'
automobiles à développer des technologies embarquées permettant d'informer le conducteur,
Travailler avec les constructeurs de routes sur des solutions rapidement adaptables (bandes sonores doubles, marquages au sol...) sur l'ensemble du réseau routier.
Favoriser les interfaces à commande vocale pour toutes les technologies de communication et d'information embarquées à bord des véhicules (GPS, aide à la conduite, téléphone...)
2. Inciter à l'usage du réseau autoroutier : Constat de l'institut : Le réseau autoroutier est 7 fois moins accidentogène que le réseau routier secondaire. A fin juillet, l'institut enregistre 148 tués sur autoroute (soit 6.5 % du nombre total).
Recommandations : Développer le maillage autoroutier pour assurer une liaison sécurisée entre toutes les grandes villes de France.
Maîtriser les tarifs des péages autoroutiers pour en permettre l'accès à tous, en demandant à l'Etat d'augmenter la durée des concessions et d'autoriser l'adossement.
3. Sensibiliser les 2 roues motorisés :Constat de l'institut : De janvier à juillet l'institut dénombre 587 tués en 2 roues motorisés, soit 25.81 % du total. Dans 40 % des cas le conducteur a un accident seul. On observe ensuite 3 typologies très spécifiques aux 2 roues motorisés du fait de leur vulnérabilité. C'est le cas pour les carrefours en agglomération (22 tués), pour les « tourne à gauche » (56 tués), ainsi que pour les chocs arrières (33 tués).
Recommandations : Favoriser l'accès aux
équipements performants et utiles (visibilité, protection en cas de chutes...) en raison de leur forte vulnérabilité.
Développer des campagnes massives de sensibilisation des motards sur l'enjeu vitesse et surtout sur le besoin d'anticipation nécessaire.
Utiliser la technologie du marquage au sol anti dérapant dans les villes.
Mettre en œuvre le
contrôle technique des cyclomoteurs.
4. Lutter contre l'alcool et les stupéfiants :Constat de l'institut : L'alcool et la drogue sont des problèmes de société qui se répercutent sur la route. C'est un enjeu devenu majeur, principal fléau sur la route, qui entraîne inconscience des risques, vitesse, absence de ceinture. L'alcool et la drogue sévissent en toutes circonstances et pour tous les types d'accidents. Si la Sécurité Routière constate que 30 % des tués sont dus à l'alcool, l'Institut distingue plus particulièrement que dans 6 % des cas le taux d'alcoolémie est très élevé (supérieur à 2 g ).
Recommandations : Renforcer de façon déterminante les contrôles d'alcoolémie et de stupéfiants, avec une action ciblée et harmonisée, sur l'ensemble du territoire national.
5. Améliorer les infrastructures routières :Constat de l'institut :
Les intersections : 145 personnes tuées à fin juillet au niveau d'une intersection (6.37 %). Le problème majeur se situe après le respect du stop lorsqu'il faut traverser la voie prioritaire ou s'insérer dans le trafic. Cela ne peut se faire sans une prise de risque et dans ce cadre les jeunes se débrouillent beaucoup mieux que les séniors car dans la moitié des cas, le conducteur a plus de 60 ans.
Les dépassements : 170 personnes tuées à fin juillet (7.47%)
Recommandations : Développer le concept de « la route intelligente » pour améliorer l'information des conducteurs en temps réel sur tous les aspects (règlementation, difficultés, risques, densité de trafic, alternatives, conditions climatiques).
Poursuivre l'aménagement des intersections en favorisant la construction de ronds points afin de limiter les risques rencontrés par certaines catégories d'usagers au moment de s'insérer dans le trafic.
Créer sur le réseau secondaire des zones alternatives de dépassement afin de limiter les collisions frontales.
6. Aider les conducteurs à adapter leur vitesse dans les zones à risque :Constat de l'institut : De janvier à juillet, 328 personnes (soit 14.42 %) se tuent en perte de contrôle en virage. Cette perte de contrôle est liée à une vitesse inappropriée aux circonstances.
Recommandations : Veiller au positionnement judicieux des
radars compris par tous et développer l'utilisation des radars pédagogiques dans toutes les zones à risque et plus particulièrement avant les courbes afin d'amener les conducteurs à adapter leur vitesse.
Harmoniser et rendre compréhensible les limitations de vitesse incohérentes (autant en milieu urbain que sur route) pour s'assurer de la respectabilité de la règle. Cela concerne les limitations excessives mais également toutes les limitations dites « de convenance » accordées par les gestionnaires de voiries, sur pression de riverains.
Source: 40 Millions d'Automobilistes