Les véhicules Euro 6d-Temp respectent en moyenne les seuils normatifs en usage réel
Commandée par le gouvernement Français à l'
IFPEN il y a près de deux ans, l'
étude scientifique s'est penchée sur
les performances environnementales de voitures essence, diesel et hybrides récentes (Euro 6d-Temp).
L'étude de l'IFPEN s'est focalisée sur les
émissions de gaz à effet de serre et de polluants locaux d'un panel de 22 véhicules ayant déjà circulé et représentatifs des modèles vendus en France.
L'objectif de cette étude était d'établir de manière transparente les performances environnementales de
l'offre essence, diesel et hybride récente (respectant la norme en vigueur depuis septembre 2019 dite Euro 6d-Temp).
Une
large gamme de polluants a fait l'objet de mesures dans des situations de conduite variées.
L'étude vise à comparer les performances environnementales des motorisations thermiques essence et diesel, au travers d'une sélection de 16 véhicules (8 couples de véhicules essence et diesel comparables), multimarques, multi-segments (
citadine et
SUV), multitechnologies et non neufs. Cette étude vise également à déterminer l'apport de l'hybridation à partir d'un panel de 6 véhicules.
Les résultats de l'étude montrent qu'à l'exception de deux véhicules, les émissions de polluants en usage réel de type RDE (RDE : Real Driving Emissions - essai réglementaire d'homologation des émissions de polluants des véhicules réalisé sur la voie publique) respectent en moyenne les seuils normatifs, aussi bien en essence qu'en diesel, y compris dans des conditions de conduite très dynamiques ou dans des conditions climatiques froides et chaudes.
S'agissant des deux véhicules diesel à technologie de dépollution lean-nox trap (dite LNT) qui ont présenté des niveaux d'émissions en NOx non conformes aux normes européennes lors des
essais, une enquête approfondie a été lancée sur les modèles de véhicules munis de cette technologie et l'autorité de surveillance du marché des véhicules a été saisie.
En ce qui concerne la comparaison des technologies essence et diesel, les principaux résultats de l'étude
sur les émissions d'oxyde d'azote (NOx) sont les suivants :
- En excluant les deux véhicules diesel à technologie de dépollution lean-nox trap (LNT) et en ne conservant donc que les véhicules disposant d'un système de dépollution à l'urée (dits SCR),
les émissions moyennes de NOx dans le cadre de l'étude sont de 57 mg/km pour les véhicules diesel, contre 20 mg/km pour les véhicules essence. La moyenne passe à 89 mg/km pour les véhicules diesel en incluant les deux véhicules diesel à technologie de dépollution LNT. Par ailleurs les niveaux d'émissions sont plus importants sur des trajets courts (typiquement en usage urbain), du fait du fonctionnement «à froid » du moteur dans les premiers kilomètres.
En ce qui concerne la comparaison des technologies essence et diesel, les principaux résultats de l'étude
sur les émissions de gaz à effet de serre sont les suivants :
-
La consommation de carburant est supérieure en essence, entraînant des émissions de CO2 supérieures de 11% au diesel.
- Lorsque les gaz à effet de serre non réglementés (protoxyde d'azote N2O et méthane CH4) sont pris en compte, un véhicule essence émet 6% de gaz à effet de serre de plus qu'un véhicule diesel similaire.
En ce qui concerne la comparaison des technologies essence et diesel, les principaux résultats de l'étude
sur les émissions de particules sont les suivants :
- En prenant en compte l'impact des régénérations de filtres à particules,
le niveau moyen d'émission de particules de taille supérieure à 23 nm des véhicules diesel est 2,8 fois plus faible que celui des versions essence sur le périmètre de l'étude (et le niveau est très variable en essence).
En ce qui concerne la comparaison des technologies essence et diesel, les principaux résultats de l'étude
sur les émissions de monoxyde de carbone sont les suivants :
-
Les émissions de monoxyde de carbone sont de 434 mg/km pour l'essence contre 83 mg/km pour le diesel.
En ce qui concerne les
véhicules hybrides, l'étude montre que les
émissions de CO2 sont inférieures en moyenne de 12% par rapport à un véhicule essence similaire. Le gain est sensible aux conditions d'usage : il s'élève à 33% en ville, alors qu'il est quasi nul sur des tronçons autoroutiers.
En ce qui concerne les véhicules hybrides rechargeables, l'étude montre que
les véhicules hybrides rechargeables présentent des niveaux d'émissions de CO2 variables en fonction de l'état de charge de la batterie. Les émissions sont très faibles lorsque le véhicule est rechargé quotidiennement et les distances parcourues inférieures à 50 km par jour.
Lorsque les recharges sont peu fréquentes ou les distances parcourues supérieures à 100 km par jour, les émissions se rapprochent de celles d'un véhicule thermique de modèle équivalent. L'efficacité environnementale de cette technologie de véhicule est conditionnée à son usage et notamment aux bonnes pratiques en termes de fréquence de recharge des utilisateurs.
Les résultats de l'étude scientifique illustrent les progrès considérables et efforts engagés par la filière
automobile, qui est parvenue à une baisse drastique des émissions de CO2 (baisse de 35% en 20 ans), des émissions de Nox (division par 6 en 20 ans) et de particules fines (division par 10 depuis 3 ans).
Les niveaux d'émission sont avant tout dépendants des conditions d'usage du véhicule : si les émissions de CO2 et de particules fines sont moins favorables pour les véhicules essence en zone urbaine, et les émissions d'oxyde d'azote moins favorables pour le diesel en ville, les motorisations diesel sont plus favorables sur de longues distances, telles que pour des trajets sur autoroute.
Les véhicules hybride rechargeable sont capables d'approcher le zéro émission dans le cadre de trajets courts en centre urbain et une recharge systématique. Le gain en termes d'émissions est plus modéré pour de longues distances. L'efficacité environnementale des véhicules hybride rechargeable est conditionnée à l'usage du véhicule et aux pratiques en termes de fréquence de recharge par les
conducteurs.
Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance, chargée de l'Industrie, a déclaré :
« Cette étude permet d'objectiver, en conditions réelles, les caractéristiques d'émission de chaque technologie. En particulier, les véhicules diesel présentent des émissions plus importantes que les véhicules essence sur les NOx, polluants très sensibles dans les agglomérations denses. Les émissions de CO2 et de particules fines des diesels dotés des systèmes de dépollution les plus récents sont en revanche inférieures à celles des véhicules essence, point notable en dehors des grandes agglomérations et sur des parcours de plus longue distance. S'agissant des véhicules hybrides, le gain d'émissions de CO2 peut s'élever à près d'un tiers en usage urbain. Dans le cas de véhicules hybrides rechargeables, ce gain d'émission en ville peut dépasser 80% dans les meilleures conditions d'usage. »