Les
voitures importées représentent
une part importante du marché de l'occasion en Europe, mais elles s'accompagnent de risques majeurs pour les acheteurs. En l'absence d'échange de données entre pays, de nombreux véhicules circulent avec un kilométrage manipulé.
Selon une étude de la société de données
automobiles carVertical, les voitures importées en France sont presque deux fois plus susceptibles d'avoir un compteur trafiqué. Une inquiétude confirmée par les
conducteurs eux-mêmes : 75 % redoutent des problèmes cachés. 35 % déclarent avoir déjà été trompés.
Les voitures d'occasion importées, un achat deux fois plus risquéD'après carVertical, 2,5 % de tous les véhicules vérifiés présentent un kilométrage trafiqué. Cette statistique globale ne reflète pas entièrement l'ampleur réelle de la fraude au compteur : 3,6 % des voitures importées affichent un compteur manipulé, contre 2 % pour celles ayant uniquement circulé en France.
Acheter un véhicule importé expose à un risque de fraude presque 1,8 fois plus élevé.
L'absence d'échange de données entre pays accentue ce problème : les informations sur le kilométrage, les accidents ou d'autres éléments clés restent dans le pays d'origine. Certains vendeurs ou concessionnaires peuvent ignorer que le véhicule qu'ils commercialisent a un compteur falsifié ou a été impliquée dans un accident majeur.
« Chaque pays applique ses propres règles en matière de fraude au compteur, ce qui complique tout contrôle à l'échelle internationale. Comme les historiques ne sont pas partagés entre États, celui-ci repart de zéro une fois le véhicule exporté. C'est pourquoi le risque d'
acheter une voiture au kilométrage trafiqué est nettement plus élevé lorsqu'elle est importée », explique Matas Buzelis, expert
automobile chez carVertical.
Près d'un tiers des voitures vérifiées en France sont importées, l'Allemagne en têteLes volumes d'importation varient fortement d'un pays européen à l'autre : la Lettonie (LV), la Lituanie (LT), la Serbie (RS) et l'Ukraine (UA) figurent parmi les plus gros importateurs.
En France, 31,6 % des véhicules analysés par carVertical viennent de l'étranger, contre 68,4 % ayant uniquement circulé sur le territoire.
Parmi les pays d'importation préférés des Français, l'Allemagne (DE) est en tête avec 35,2 % des importations, la Belgique (BE) avec 20,4 %, l'Italie (IT) avec 9 %, les Pays-Bas (NL) avec 4,8 %, et la Suède (SE) avec 4,3 %.
« Beaucoup de véhicules importés arrivent après un accident ou avec un compteur trafiqué. Ce n'est pas parce qu'une
voiture vient d'Allemagne, des Pays-Bas ou d'ailleurs qu'elle est en bon état. Chaque voiture a son histoire, et toutes ne sont pas positives », rappelle Matas Buzelis.
Le véritable coût de l'opacité des données : 35 % des acheteurs ont déjà été trompésLorsqu'un
véhicule d'occasion reste dans son pays d'origine, les autorités disposent généralement d'un historique complet. Mais une fois exporté, ces informations ne « voyagent » pas avec le véhicule, créant des zones d'ombre pour les acheteurs.
L'enquête carVertical révèle que 83,2 % des Européens souhaitent un accès complet à l'historique des véhicules, et 61,5 % sont favorables au partage de données non sensibles pour y parvenir.
Même si certains pays considèrent le numéro VIN comme une donnée personnelle, plus de 70 % des répondants ne le jugent pas sensible et estiment que sa divulgation ne pose pas de risque particulier pour leur vie privée.
L'enquête carVertical menée auprès de plus de 10 000 automobilistes européens révèle que 46,3 % des acheteurs ne font aucune confiance aux vendeurs de voitures d'occasion, 35 % des conducteurs ayant déjà été trompés par un vendeur malhonnête en achetant une voiture au kilométrage trafiqué ou présentant des défauts cachés. Une plus grande transparence des données automobiles réduirait la fraude et apporterait une clarté indispensable au marché européen des véhicules d'occasion.
Source : carVertical
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