Du point de vue de l'entretien et de la maintenance, le
véhicule électrique présente l'avantage d'être
mécaniquement plus simple.
Le moteur électrique est constitué d'
une seule pièce mobile (le rotor) et ne comporte quasiment
pas d'usure mécanique, hormis celle potentielle des roulements de support du rotor. En l'absence d'usure, il y a peu d'entretien.
Les
freins (mécaniques par friction) sont potentiellement moins sollicités avec le freinage régénératif du moteur électrique s'il est utilisé par le conducteur. Le freinage régénératif réduit notablement l'usure des disques et plaquettes. Par contre, l'usure moindre des plaquettes peut engendrer une corrosion accrue du disque de frein.
La
masse supérieure du véhicule électrique, du fait du poids de la batterie haute tension, induit une augmentation des contraintes sur le système de suspension et une usure accélérée des pneumatiques.
L'entretien mécanique d'un véhicule électrique élimine de nombreuses opérations courantes que l'on retrouve sur les véhicules thermiques (courroie de distribution, bougies, vidange, embrayage, injection, alternateur).
Si l'usure mécanique est drastiquement réduite sur le véhicule électrique, son entretien est davantage sollicité sur l'
aspect électronique et logiciel.
Le
logiciel embarqué prend une importance majeure tout au long de la vie du véhicule électrique, et nécessite des mises à jour régulières pour assurer sa performance et sa compatibilité.
La généralisation progressive des
mises à jour à distance (Over The Air) représente un progrès et une simplification. Les mises à jour à distance sont essentielles et permettent d'optimiser les
performances du véhicule électrique, de corriger des bugs ou d'améliorer certaines fonctionnalités sans passage en atelier en réduisant certains besoins en intervention physique. Cette tendance n'est pas réservée aux
véhicules électriques. Les véhicules thermiques intègrent de plus en plus de fonctions électroniques mises à jour par logiciel, notamment en matière d'
assistance à la conduite ou de gestion du moteur thermique, comme cela était déjà amorcé depuis plusieurs décennies.
Selon l'étude (ancienne) réalisée en 2021 par l'UFC-Que Choisir (UFC-Que-Choisir,
Coût d'usage des véhicules - La fin des idées reçues sur la
voiture électrique, juin 2021), le coût d'entretien courant (hors batterie de traction et réparations majeures) des
voitures électriques serait similaire à celui des voitures thermiques. Cette analyse est à considérer avec précaution dans la mesure ou elle n'intègre pas la batterie de traction et repose sur une technologie électrique qui ne cesse de se développer.
L'entretien d'une
voiture électrique est
moins fréquent : moins de pièces d'usures et moins d'interventions régulières hormis le train de pneumatique. La révision d'une voiture électrique est souvent conseillée tous les 30 000 km (contre tous les 15 000 à 20 000 km pour un véhicule thermique). Le coût d'entretien réduit d'une voiture électrique en
comparaison à une voiture thermique est souvent mis en avant, notamment par les constructeurs. Cette perception est partagée par les propriétaires de véhicules électriques : selon une étude Ipsos réalisée pour l'Avere-France (Ipsos, Avere-France : Consultation auprès de
conducteurs de véhicules électriques, janvier 2024), 81 % des électromobilistes estiment que le coût d'entretien de leur véhicule est peu élevé.
Toutefois, il reste difficile d'avoir de la visibilité sur les différentes hypothèses réalisées notamment les interventions considérées, le type d'acteur considéré (réseau constructeur, centre
automobile ou garage indépendants). De l'autre côté, il faut garder à l'esprit que les pièces spécifiques et les interventions sont en moyenne plus chères pour le véhicule électrique, et qu'il existe également des points d'attention spécifiques pour l'entretien du véhicule électrique. A titre d'exemple, le coût du
contrôle technique est en moyenne 8,7% plus cher pour un véhicule électrique comparé au véhicule thermique (Simplauto, Quel est le
prix du contrôle technique en 2024 ?). Ces surcoûts réduisent l'écart important souvent avancé d'un entretien moins coûteux pour les véhicules électriques.
Le détail des différentes hypothèses et interventions prévues sur les véhicules électriques et leurs équivalents thermiques sur la base d'un échantillon important et avec des coûts actualisés pourrait clarifier la question.
Selon Mobilians, les opérations d'entretien (contrôle, remplacement) sur la voiture électrique sont les suivantes : contrôles de révision, filtre d'habitacle, remplacement des batteries de servitude, entretien de la climatisation réversible (sans laquelle le véhicule électrique ne peut fonctionner contrairement au véhicule thermique), freinage, liaisons au sol, pneumatiques. L'analyse réalisée par UFC-Que Choisir ajoute que le coût réel d'entretien payé par le propriétaire est davantage corrélé au prix d'
achat de la voiture et des différentes technologies embarquées. Il est par ailleurs difficile de comparer un coût d'entretien réel d'une voiture électrique avec son équivalent thermique, car elle comporte souvent des concepts et des technologies plus évoluées. Enfin, il faut prendre en compte que certaines interventions sur un véhicule électrique peuvent exiger une habilitation et une formation spécifique, ainsi qu'un respect strict de protocoles de sécurité lors des interventions. A ce jour, ce sont les réseaux de constructeurs qui prennent en charge la majorité des interventions d'entretien, au préalable habilités et formés dans la prise en charge du véhicule électrique. A l'instar du véhicule thermique, le développement des véhicules électriques d'
occasion devrait voir se développer les opérations d'entretien dans les filières indépendantes de maintenance
Source : Étude de marché du véhicule électrique d'occasion de Juillet 2025 commanditée par l'Avere-France et réalisée conjointement par Gireve et AAA Data