Les automobilistes Français sont dans l'expectative à maints égards
Pendant des années, l'industrie
automobile s'est développée sans que rien ou presque ne contrarie durablement son développement.
L'automobile était porteuse sur le temps long de certitudes qui se traduisaient par des ventes à peu près prévisibles.
Et puis les
contraintes environnementales ont pris de l'épaisseur:
l'électricité a été choisie par le législateur comme énergie unique pour faire rouler la voiture de demain.
L'Observatoire Cetelem de l'Automobile montre que
les automobilistes sont en perte de repères et
soupèsent la pertinence du passage à l'électricité.
Le législateur a rendu l'avènement de la
voiture électrique inéluctable.
Et pourtant, la voiture électrique
suscite un lot de suspicions.
Et la
variable prix fait craindre les courts-circuits.
Acheter électrique, ça s'envisage, mais peut-être pas tout de suite. Au risque de placer le marché automobile dans le flou.
Malgré le durcissement des réglementations, majoritairement, un monde sans
voitures n'est pas envisagé.
Seulement trois Français sur dix (29%) estime que la place de la voiture sera moins importante demain qu'aujourd'hui.
L'incertitude des automobilistes Français se reflète dans les intentions d'achat. Seulement
2 Français sur 10 (21%) envisage d'acheter une voiture dans les 12 mois à venir. Dans des proportions presque deux fois supérieures, environ 4 Français sur 10 (38%) n'ont pas du tout l'intention d'acheter un véhicule ou alors pas avant au moins un an.
Pour celles et ceux qui ne souhaitent pas
acheter une nouvelle voiture, ni aujourd'hui, ni demain, les principales raisons tiennent de l'évidence : ils n'en ont pas besoin pour près de la moitié des Européens (46%) et ils n'en ont pas les moyens pour près de 4 Européens sur 10 (38%).
Le poids des
incertitudes concernant les
règlementations, les
motorisations et le
coût de l'énergie est évoqué par 1 Européen sur 5 (18%).
Les voitures thermiques semblent encore avoir quelques belles années devant elles.
Seulement 2 Français interrogés sur 10 (19%) prédisent leur remplacement complet par les voitures électriques avant 5 ans.
Pour 4 Français sur 10 (42%), ceci n'interviendra pas avant 15 ans, horizon fixé par l'Union Européenne.
Le
surcoût des véhicules électriques par rapport aux véhicules thermiques n'est pas fait pour rassurer les automobilistes et leur donner des idées claires, tout comme la hausse des tarifs pratiquée par les marques
automobiles ces dernières années. La guerre des prix annoncée ne risque que de les plonger un peu plus dans l'expectative et l'incertitude.
« Cette nouvelle édition de l'Observatoire Cetelem montre que les automobilistes sont dans l'expectative à maints égards, jusqu'à faire preuve de suspicion et de scepticisme. Il appartient à nombre de constructeurs de clarifier leur politique industrielle et commerciale, ainsi que leur communication, afin de ne pas subir définitivement une concurrence qui a souvent un temps d'avance sur la question électrique. De même qu'il revient aux pouvoirs publics d'adopter une ligne claire et stable, sans atermoiement, pour faciliter la transition énergétique du monde automobile. » conclut Flavien Neuvy, Directeur de l'Observatoire Cetelem.
Source: L'Observatoire Cetelem de l'automobile 2024 (étude internationale « Réglementation, motorisation, tarification : l'automobiliste en plein brouillard » réalisée dans 16 pays auprès de 15 000 personnes)
Méthodologie: Les analyses économiques et marketing ainsi que les prévisions ont été réalisées en partenariat avec la société d'études et de conseil C-Ways spécialiste du marketing d'anticipation.
Les terrains de l'enquête quantitative des consommateurs ont été conduits par Harris Interactive du 28 juin au 17 juillet 2023 dans 16 pays : Allemagne, Autriche, Belgique, Chine, Espagne, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Mexique, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni et Turquie.
Au total, 15 000 personnes ont été interrogées en ligne (mode de recueil CAWI). Les personnes âgées de 18 à 54 ans sont issues d'échantillons nationaux représentatifs de chaque pays. La représentativité des échantillons est assurée par la méthode des quotas (sexe, âge…). 3 000 interviews ont été réalisées en France et 800 dans chacun des autres pays.
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