Entrée en vigueur le premier janvier 2025, la
norme Euro 6e-bis corrige à la hausse de 50 % à plus de 300 % les émissions de CO2 des véhicules hybrides rechargeables (PHEV) afin de refléter la réalité de l'usage observée sur les routes européennes. Une
seconde étape de correction des
émissions de CO2 officielles est prévue à l'horizon 2027-2028.
Que disait la norme jusqu'à présent ?Jusqu'à présent, les cycles d'homologation européens partaient du principe qu'un
véhicule hybride rechargeable (PHEV) disposant d'une autonomie électrique d'environ 60 km roulait plus de 80 % du temps en mode électrique.
Que dit la norme Euro 6e-bis ?Les études menées par la Commission européenne, plusieurs ONG ou instituts indépendants ont Mis en lumière que le taux d'utilisation réelle du mode électrique ne dépassait pas 45 %.
Pour corriger cet écart entre le réel et le théorique, la Commission européenne a décidé de revoir les règles d'homologation : depuis le premier janvier 2025, le facteur d'utilisation électrique a été ramené à 54 % (contre 80 % auparavant). Les constructeurs ont jusqu'au 31 décembre 2025 pour mettre à jour leurs gammes selon cette première étape de la norme Euro 6e-bis. Une seconde révision est programmée pour 2027-2028, abaissant le taux d'utilisation électrique à 34 %.
Des émissions de CO2 officielles en hausse de 50 % à 300 % selon les modèlesÀ l'approche de la fin d'année, les marques
automobiles se mettent en ordre de marche. Elles sont de plus en plus nombreuses à officialiser les nouvelles valeurs d'homologation.
Les émissions de CO2 sont en hausse de 50 à plus de 300 % en fonction des modèles.
Sur la base d'un échantillon de
véhicules hybrides rechargeables, dont les données ont été récemment mises à jour, l'augmentation moyenne des émissions de CO2 officielles est de l'ordre de 200 %.
À titre d'exemples, elles passent de 18 à 50 g/km (en hausse de 178 %) pour une
Peugeot 308 ; de 21 à 58 g/km (en hausse de 176 %) pour un
Ford Kuga ; et de 18 à 56 g/km pour un
BMW X1 (en hausse de 211 %).
Les conséquencesLa revalorisation des émissions de CO2 officielles va entraîner des
effets majeurs sur le marché automobile français :
1/ Sur le respect des normes CAFE par les constructeurs
L'augmentation des émissions de CO2 officielles impacte les moyennes d'émissions de chaque marque dans le cadre des objectifs CAFE européens. Des dépassements pourraient entraîner des pénalités financières considérables.
2/ Sur la politique des constructeurs
Les constructeurs vont devoir installer des batteries de plus grandes capacités pour commercialiser véhicules hybrides rechargeables (PHEV) efficients en matières d'émissions de CO2.
3/ Sur l'argument écologique des véhicules hybrides rechargeables (PHEV)
L'argument écologique des véhicules hybrides rechargeables (PHEV) s'effrite grandement.
4/ Sur le malus CO2
La grande majorité des véhicules hybrides rechargeables (PHEV) échappent encore au malus CO2. La prochaine révision des seuils de déclenchement (prévue en 2027-2028) pourrait inverser la donne pour les modèles dont les émissions dépasseront 98 g/km (seuil envisagé du malus à partir de 2028 dans le projet de loi de Finances 2026).
Source: Arval Mobility Observatory
Tableau CO2 octobre 2025 Arval Mobility Observatory