Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) a publié le 10 juillet 2025 son bilan annuel Insécurité et délinquance 2024. Celui-ci relève
96 100 vols d'accessoires sur véhicules enregistrés en 2024. Par rapport à l'année 2023, les vols sont en hausse de 4 %. Ces infractions constituent une part importante des atteintes aux biens. Le taux d'élucidation des vols d'accessoires sur véhicules un an après les faits est inférieur à 7 % (SSMSI – Bilan annuel 2024). Ce faible taux d'élucidation laisse à penser que de nombreux vols d'accessoires sur véhicules ne font pas l'objet de déclarations de vols.
Les données sur les vols d'accessoires sur véhicules montrent une criminalité estimée à un vol toutes les trois minutes.
Les
pièces automobiles les plus ciblées sont celles à forte valeur marchande ou faciles à écouler. En l'occurrence, il s'agit
des projecteurs, des jantes et des roues, des pots catalytiques, de composants électroniques ou d'éléments de carrosserie.
La revente des accessoires volés sur des véhicules s'effectue en grande partie via des plateformes de commerce en ligne, devenues un vecteur majeur d'écoulement de pièces d'origine douteuse.
Malgré la suppression d'un certain nombre d'
annonces de vente de PIEC (pièces issues de l'économie circulaire) et des mises en ligne en dehors du cadre réglementaire qui alimentent le marché parallèle, le problème persiste : des annonces continuent de circuler, alimentant le marché parallèle et fragilisant la confiance des automobilistes.
Face à cela, il est essentiel de rappeler que le réemploi et le remanufacturing reposent sur des pratiques encadrées. Les centres agréés de traitement des Véhicules Hors d'Usage (VHU) comme les ateliers de remanufacturing appliquent un cahier des charges strict : assurer la traçabilité complète des pièces, contrôler leur qualité et offrir une garantie adaptée. De nombreux acteurs vont plus loin en s'engageant dans des démarches de certification, comme la certification Qualicert. Les taux de retour faibles démontrent la fiabilité des pièces de réemploi et de remanufacturing, en contraste avec les incertitudes du marché parallèle des pièces automobiles.
La filière légale des pièces automobiles de réemploi dispose, pour chaque véhicule traité, d'éléments de traçabilité officiels tels que le numéro VIN du véhicule donneur et le certificat de destruction administrative. Ces informations, enregistrées par les centres VHU agréés, garantissent l'origine des pièces et peuvent être utilisées par les professionnels pour en attester la conformité.
Le décret n° 2016-703 du 30 mai 2016 a défini les pièces issues de l'économie circulaire (PIEC), qui regroupent les composants commercialisés par les centres VHU agréés après préparation en vue de leur réutilisation, ainsi que les pièces remises en état conformément aux spécifications du fabricant, vendues sous la mention « échange standard ».
« Les chiffres publiés par le SSMSI mettent en évidence la progression des vols de pièces automobiles. Dans ce contexte, la traçabilité apparaît plus que jamais comme un levier indispensable : elle garantit la sécurité des automobilistes, soutient les professionnels et contribue à assécher les circuits illégaux », déclare Julien Dubois, Président de la branche Remanufacturing de Mobilians.
Source : Mobilians
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